Fêtes religieuses et traditions du monde

"Les initiés, dans les temps anciens, ont-ils institué les fêtes seulement pour que les humains s’amusent ? Non, leur intention était d’abord d’introduire une pause, d’interrompre le rythme du travail qui, à cette époque, était continu, harassant, car on ignorait alors les vacances, les congés. Ces initiés voulaient délivrer, au moins pour un moment, la conscience de tant d’hommes et de femmes accablés par des tâches qui les usaient et détruisaient leur santé ; ils voulaient créer des soupapes qui libèrent leurs énergies psychiques comprimées. Les fêtes avec les chants, les danses, les jeux, les rires, les rencontres, permettent cette libération et elles créent aussi un climat fraternel par lequel chacun se sent porté, soutenu.
Mais avec ces fêtes, les initiés avaient encore un autre but : ils voulaient amener les humains à rechercher dans les régions plus subtiles des énergies pour régénérer et vivifier leur cœur et leur âme. Dans cette atmosphère d’échanges joyeux, bienfaisants, les entités lumineuses viennent puiser des énergies et elles s’en servent ensuite pour continuer leur travail à travers le monde. Voulez-vous les aider dans ce travail ? Vous-même, consciemment, confiez-leur votre joie, toute cette richesse spirituelle que vous procure une fête, afin que d’autres en bénéficient. Cette joie, cette richesse vous reviendront encore amplifiées. Voilà comment, dans leur sagesse, les initiés conçoivent la fête. Car s'il est vrai que la sagesse est grave, elle est pleine de gaieté aussi".

Omraam Mikhaël Aïvanhov - Collection Izvor n° 243, Le rire du sage, VI

L'ascension - 6 mai 2016

L’Ascension est une fête chrétienne célébrée quarante jours après Pâques. Dans la tradition et la foi chrétienne, elle marque l’élévation au ciel de Jésus de Nazareth après sa mort et sa résurrection et à la fin de sa présence terrestre. Le jeudi de l’Ascension est un jour férié dans la plupart des pays d’Europe et quelques pays d’Afrique, d’Amérique centrale et d’Asie.

Montée au ciel

ascension L’Ascension désigne le moment où Jésus a été « élevé au ciel ».
Présent dans le Nouveau Testament, le thème de l’ascension se trouve déjà dans la mythologie gréco-romaine : monter aux cieux, c’est symboliquement rejoindre le domaine divin. Les sources essentielles du récit de l’ascension de Jésus, après l’épisode de sa résurrection, se trouvent dans deux textes écrits par le même auteur : l’Évangile selon Luc et les Actes des Apôtres. Luc est le seul parmi les évangélistes à raconter cet épisode, qui constitue la fin du premier ouvrage et inaugure le second, ce qui a amené des chercheurs à postuler que les deux documents n’en constituaient originellement qu’un seul.

L’épisode de l’ascension dans Luc, après les diverses apparitions pascales du Ressuscité, conclut l’action terrestre de Jésus, en même temps qu’il marque son apogée, son entrée dans la sphère céleste et le début de son absence. Cette conclusion est connotée de manière positive : Jésus bénit ses disciples qui accueillent ce départ dans la joie.

Les Actes des Apôtres proposent cet épisode comme le début du « temps du témoignage » : les croyants sont désormais seuls, mais nantis d’une « mission » dans l’attente du retour de Jésus. Jésus n’abandonne pas pour autant les hommes : il leur envoie son Esprit Saint le jour de la Pentecôte, et intercède sans cesse en leur faveur auprès de Dieu le Père.

Il est possible que l’auteur de l’Évangile de Luc et des Actes s’inspire d’une tradition populaire, en faisant un parallèle avec les assomptions respectives de Moïse, Hénoch ou Élie, ou encore avec d’autres récits édifiants mettant en scène l’élévation de personnages illustres de la mythologie gréco-romaine, comme Romulus, Hercule ou Oedipe, voire des apothéoses d’empereurs romains.

ascension

 

 

Note :
Mais tous ces épisodes, qui ressemblent à des fables merveilleuses, s’appuient en réalité sur les connaissances de la science initiatique à propos des différents corps de l’être humain. L’homme n’est pas seulement un corps physique, il a des corps subtils. Et par un travail conscient avec la sagesse et l’amour, il peut développer son « corps de gloire », son corps d’éternité, celui dans lequel Jésus est apparu lors de sa transfiguration sur le mont Thabor. Par suite, l’ascension ou « montée au ciel » n’est autre qu’un phénomène de fusion intense de ce corps lumineux dans la lumière divine.

Omraam Mikhaël Aïvanhov, Collection Synopsis n° 1, IX, 4

Jésus dans son corps de gloire : la transfiguration annonce l’ascension
Pour comprendre ce qu’est la véritable résurrection, il faut se reporter au récit de la transfiguration de Jésus dans les Évangiles : «... prenant avec lui Pierre, Jean et Jacques, il gravit la montagne pour y prier. Et pendant qu’il priait, l’aspect de son visage changea et ses vêtements devinrent d’une blancheur fulgurante. » (Luc)... « Et il fut transfiguré devant eux : son visage resplendit comme le soleil et ses vêtements devinrent éblouissants comme la lumière. » (Matthieu)
La transfiguration de Jésus ne peut s’expliquer que par la manifestation de ce que la tradition spirituelle appelle le corps de gloire. Cette manifestation peut être d’une telle intensité qu’un flot de lumière semble surgir du plus profond de l’être pour embraser son corps et même ses vêtements.
... La transfiguration de Jésus, c’était l’irruption de son corps spirituel, son corps de gloire, dans le plan physique ; et cette vision était insoutenable, parce qu’il ne s’agissait plus de la lumière physique à laquelle nos yeux sont habitués, mais de la lumière spirituelle, qui est l’expression d’une vie si intense qu’elle peut nous foudroyer. C’est pourquoi il est dit que les disciples sont tombés face contre terre. Le moment n’était pas encore venu pour Jésus de détacher son corps glorieux du corps physique pour vivre définitivement en lui ; mais il pouvait déjà le faire apparaître dans la plénitude de sa manifestation.

Omraam Mikhaël Aïvanhov, Coll. Synopsis n° 1, IX, 4

Comment construire notre corps de gloire

La construction du corps de gloire est une entreprise de longue haleine, c’est vrai, mais chacun peut commencer dès aujourd’hui. En apprenant à mettre de l’ordre dans sa vie psychique, en apprenant à la purifier, à l’harmoniser, il élève son niveau de conscience et parvient ainsi à attirer à lui des matériaux de la meilleure qualité.
C’est ce que nous faisons chaque matin en assistant au lever du soleil : par la pensée, nous nous éloignons de la terre, nous nous lions au ciel, au soleil, et nous prenons quelques particules très lumineuses pour les ajouter à notre corps de gloire. D’ailleurs, que ce soit devant le soleil, au sommet d’une montagne, dans une église ou chez nous, c’est le même processus : nous pouvons toujours chercher, trouver, attirer les meilleures particules pour construire notre corps de gloire... Et le jour où nous devons abandonner notre corps physique, qui n’est qu’une enveloppe, nous partons dans l’espace avec ce corps lumineux, qui est le vrai temple de Dieu. C’est dans ce corps-là que nous vivrons éternellement.

... Chaque élan désintéressé, généreux, sincère, chaque émanation spirituelle contribue à la construction de votre temple intérieur, la Jérusalem nouvelle, votre corps de gloire. Chaque fois que vous touchez la vraie beauté, chaque fois qu’un chef d’œuvre de l’art ou de la pensée, ou la contemplation d’un paysage, vous met en contact avec le monde divin et que vous sentez tout votre être frémir et se dilater, pensez alors à consacrer ces quelques particules de joie pure qui jaillissent de votre être, pour qu’elles aillent alimenter votre corps de gloire.

l'ascension de Giotto