Fêtes religieuses et traditions du monde

1er janvier 2018

Omraam Mikhaël Aïvanhov, Pensées quotidiennes, 1er janvier 2004.

" Soyez vigilant, et efforcez-vous de passer le premier jour de la nouvelle année dans les meilleures dispositions intérieures possibles, car ce premier jour a autant d'importance pour tout le reste de l'année que le moment de la naissance pour toute la vie. La vie de chaque être humain est marquée par les influences astrales qui ont agi au moment de sa naissance ; le déroulement d'une vie est donc contenu en germe dans son commencement et c'est là la raison d'être de l'horoscope. À une échelle plus réduite, le premier jour d'une année contient en germe tout le déroulement des jours à venir. C'est pourquoi soyez attentif à vivre ce premier jour dans la lumière, l'amour et l'harmonie. À chaque heure, par la prière, la méditation, les chants, les bonnes pensées, les bons sentiments, tâchez d'inscrire des empreintes lumineuses qui influenceront bénéfiquement tous les jours de cette année."

L'Épiphanie

« Épiphanie » est un mot d'origine grecque qui signifie « manifestation » ou « apparition » du divin dans le monde visible. L'Épiphanie désigne aujourd’hui une fête lors de laquelle catholiques et protestants célèbrent Jésus comme le Messie venu et incarné dans le monde, et recevant la visite et l'hommage des Rois mages. Elle a lieu le 6 janvier, soit douze jours après Noël. Pour les Églises orthodoxes, cette fête se confond avec la fête même de Noël. En effet, à l’origine, l'Épiphanie fait partie du cycle de la Nativité.

Elle tire son fond et son sens des célébrations antiques de la lumière. Le chiffre 12 possède une valeur symbolique représentant la totalité (12 constellations, 12 tribus d’Israël, 12 apôtres, etc.). C’était dans la Rome antique la fête des 12 dieux « épiphanes » c’est-à-dire les dieux olympiens qui parfois apparaissent aux mortels, la fête de la renaissance de la lumière ; symbolisme repris par la tradition chrétienne assimilant la lumière au Christ, puisqu'il est annoncé comme étant « la parole qui éclaire le monde ».

Ce même jour, le 6 janvier, la plupart des Églises orthodoxes célèbrent la « Théophanie » (mot signifiant d’une façon générale toute manifestation visible de Dieu). Cette fête rappelle le baptême de Jésus dans le Jourdain, la révélation de sa filiation divine à l’intérieur de la Sainte Trinité, et donne lieu à diverses cérémonies sur le thème de la bénédiction des eaux.

On appelle aussi l’Epiphanie « le Jour des Rois » , en référence directe à la venue et à l'adoration de l'enfant Jésus par les Rois mages, relatées dans l'Évangile selon Matthieu. Bien que l’évangéliste ne donne pas leur nombre et ne parle que de « mages venus d'Orient », la Tradition a fait qu'ils sont habituellement appelés les trois Rois mages et sont nommés respectivement : Gaspard, Melchior et Balthazar.

Galette des roisDepuis le XIVe siècle, une tradition populaire veut que cette fête soit l'occasion de « tirer les rois », coutume ancienne déjà pratiquée du temps des Romains : une figurine est cachée dans une pâtisserie, la traditionnelle « galette des rois », et la personne qui obtient cette fève devient symboliquement le roi de la journée.

Omraam Mikhaël Aïvanhov, Collection Izvor, n° 209, ch. I : « La fête de Noël »

les rois mages
... Cette lumière, cette étoile qui brillait au-dessus de l'étable signifie que, de chaque initié qui possède en lui le Christ vivant sort toujours une lumière, une lumière qui apaise, une lumière qui nourrit, réconforte, guérit, purifie, vivifie... Un jour cette lumière est aperçue de loin par d'autres, et ils sentent que quelque chose de spécial se manifeste à travers cet être. Ce qui se manifeste, justement, c'est le Christ, et à ce moment-là tous ceux qui sont des dirigeants, des autorités, tous ceux qui sont puissants et riches, viennent auprès de lui. Et même les grands chefs religieux qui s'imaginaient être au sommet, sentent eux aussi qu'il leur manque quelque chose, qu'ils ne sont pas arrivés à ce degré de spiritualité, et ils viennent s'instruire, ils viennent s'incliner et apporter des présents.
Alors, voilà la raison de la présence des trois mages Melchior, Balthazar et Gaspard auprès de l'enfant Jésus. Ces mages étaient les chefs de grandes religions dans leurs pays respectifs, et ils sont venus. Pourquoi ? Parce qu'ils ont senti cette lumière. Comme ils étaient aussi astrologues, en observant dans le ciel certaines configurations planétaires exceptionnelles, ils en avaient conclu qu'il devait se produire quelque événement extraordinaire sur la terre. La naissance de Jésus correspond donc aussi à un phénomène qui s'est produit dans le ciel il y a deux mille ans.
Ces rois mages apportèrent l'or, l'encens et la myrrhe, et chacun de ces présents était symbolique. L'or signifiait que Jésus était roi : la couleur or est la couleur de la sagesse dont l'éclat brille au-dessus de la tête des initiés comme une couronne de lumière. L'encens signifiait qu’il était prêtre : l’encens représente le domaine de la religion, c'est-à-dire aussi du cœur, de l'amour. Et la myrrhe est un symbole d'immortalité : on se servait de la myrrhe pour embaumer les corps et les préserver ainsi de la destruction. Les rois mages ont donc apporté des présents qui ont un rapport avec les trois domaines de la pensée, du sentiment et du corps physique.

Adoration

Maître de L’Adoration de Vienne, 1410

 

Noël

Noël est une fête chrétienne célébrant chaque année la naissance de Jésus de Nazareth, appelée Nativité, fixée au 25 décembre dans le calendrier grégorien. Les Églises orthodoxes d’Orient et l’Église d’Arménie, qui suivent le calendrier julien, célèbrent cette fête le 6 janvier. La religion musulmane, qui considère Issa (Jésus) comme un prophète, s’associe volontiers à cette célébration, entre autres à Bethléem.
Constituant avec Pâques une des grandes fêtes chrétiennes, Noël s'est progressivement chargé de traditions locales, mélanges d'innovations et de maintien de folklore ancien, au point de présenter l'aspect d'une fête profane populaire possédant de nombreuses variantes, dans le temps comme dans l'espace. La commémoration d'une naissance a facilité la place centrale prise par la famille dans le sens et le déroulement de cette fête. L'Église catholique romaine insiste par exemple sur cet aspect depuis l'instauration en 1893 de la fête de la Sainte Famille, le dimanche suivant le 25 décembre.
Les cadeaux, sous forme d'étrennes, semblent être une réminiscence des cadeaux effectués lors des festivités païennes marquant le solstice d'hiver, qui ont existé bien avant l'apparition du christianisme. L'époque du solstice d'hiver était déjà une période charnière de l'année, qui regroupait de nombreuses croyances relatives à la fertilité, la maternité et la procréation.

Dans le culte de Mithra, la fête la plus importante - le Mithragan - se déroulait chaque année le jour du solstice d'hiver, jour célébrant la naissance de la divinité et la victoire de la lumière sur les ténèbres. Mithra serait né « jaillissant du rocher » ou d'une grotte tandis que des bergers assistent à cette naissance miraculeuse, dans un récit qui influencera probablement ceux de la naissance de Jésus.
Il est possible qu'une tradition plus ancienne, d'origine mithraïque et mazdéenne, présentant la mère de Mithra comme vierge, ait également influencé les premiers auteurs chrétiens.

Le don est présent dans de nombreuses traditions, comme celle de servir un repas au premier pauvre croisé le jour de Noël, ou dans l'exceptionnelle générosité des aumônes accordées aux mendiants à la sortie de l'office célébré durant la nuit de Noël. La période de Noël, qui est très chargée cérémoniellement, possède une forte intensité rituelle et il y a dans cet échange de cadeaux, même si les Occidentaux vivent fondamentalement dans une société marchande, quelque chose qui est de l'ordre du don et qui est universel dans son principe.

Noël par Fra Angelico
Nativité de Fra Angelico
(Florence)


Omraam Mikhaël Aïvanhov, Pensées quotidiennes 2000, 25 décembre ; Izvor n°209, ch.1

nativitéLa naissance de Jésus a été un évènement historique d’une importance capitale, mais s’il suffisait que Jésus soit né il y a deux mille ans, pourquoi le Royaume de Dieu n’est-il pas encore venu sur la terre ? Les guerres, les misères, les maladies, tout cela devrait avoir disparu…
L’aspect historique est important mais l’essentiel, ce sont les aspects cosmique et mystique de la fête de Noël. Car non seulement la naissance du Christ est un événement qui se produit chaque année dans l’univers, mais à chaque instant le Christ peut naître aussi en nous. Le véritable disciple sait que, la nuit de Noël, le Christ naît dans le monde sous forme de lumière, de chaleur et de vie, et il prépare les conditions convenables pour que cet Enfant divin naisse aussi en lui. Oui, car on pourra relire l’histoire de la naissance de Jésus aussi souvent que l’on voudra, et chanter : « Il est né le divin Enfant », tant que le Christ ne naît pas en nous, cela ne servira à rien.
C’est à chacun maintenant d’avoir ce désir de faire naître le Christ dans son âme et de devenir comme lui afin que la terre soit peuplée de Christs. Car c’est cela que Jésus demandait quand il disait : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera, lui aussi, les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes. » Eh bien, où sont ces œuvres-là, plus grandes que celles de Jésus ? Montrez-les moi…
Pour quelques-uns le Christ est déjà né et pour certains il naîtra bientôt… Tout est dans la préparation des conditions.
...

Collection Synopsis n°1, IX, 1 et 2

Tout le monde sait ce qu’est la première naissance : c’est la venue au monde d’un enfant conçu par un père et une mère physiques (...) Mais il existe un autre monde qui est pure lumière, pur amour, pure beauté, et dans ce monde aussi nous devons pénétrer un jour pour l’explorer, entendre sa musique, sentir ses parfums, contempler ses fleurs, ses arbres, ses lacs, ses montagnes...
La deuxième naissance, c’est de pouvoir entrer et vivre dans un univers d’une autre dimension. Vous sentez que vous avez une autre conscience, d’autres pensées, d’autres sentiments, et vous entrez dans un monde qui existe de toute éternité, mais où vous ne pouviez pas encore pénétrer.
Cette conscience nouvelle se manifeste comme une lumière intérieure qui chasse les ténèbres, comme une chaleur tellement intense que, même si le monde entier vous abandonne, vous ne vous sentez jamais seul, comme une vie abondante que vous faites jaillir partout où vos pieds vous portent, comme un afflux de forces que vous consacrez à l’édification de votre être intérieur, comme une joie aussi, une joie extraordinaire de vous sentir en liaison avec toutes les âmes évoluées de l’univers, une joie de faire partie de cette immensité, et la certitude que personne ne peut vous enlever cette joie.

"Les initiés, dans les temps anciens, ont-ils institué les fêtes seulement pour que les humains s’amusent ? Non, leur intention était d’abord d’introduire une pause, d’interrompre le rythme du travail qui, à cette époque, était continu, harassant, car on ignorait alors les vacances, les congés. Ces initiés voulaient délivrer, au moins pour un moment, la conscience de tant d’hommes et de femmes accablés par des tâches qui les usaient et détruisaient leur santé ; ils voulaient créer des soupapes qui libèrent leurs énergies psychiques comprimées. Les fêtes avec les chants, les danses, les jeux, les rires, les rencontres, permettent cette libération et elles créent aussi un climat fraternel par lequel chacun se sent porté, soutenu.
Mais avec ces fêtes, les initiés avaient encore un autre but : ils voulaient amener les humains à rechercher dans les régions plus subtiles des énergies pour régénérer et vivifier leur cœur et leur âme. Dans cette atmosphère d’échanges joyeux, bienfaisants, les entités lumineuses viennent puiser des énergies et elles s’en servent ensuite pour continuer leur travail à travers le monde. Voulez-vous les aider dans ce travail ? Vous-même, consciemment, confiez-leur votre joie, toute cette richesse spirituelle que vous procure une fête, afin que d’autres en bénéficient. Cette joie, cette richesse vous reviendront encore amplifiées. Voilà comment, dans leur sagesse, les initiés conçoivent la fête. Car s'il est vrai que la sagesse est grave, elle est pleine de gaieté aussi".

Omraam Mikhaël Aïvanhov - Collection Izvor n° 243, Le rire du sage, VI