Le feu

Il y a plus de trois millénaires, la littérature védique mentionne le dieu du Feu, Agni, comme le porteur de l’étincelle de vie dont une partie se retrouve dans chaque être vivant. Le feu correspond au monde de l’esprit, il est à l’origine de la vie et de tous les phénomènes qui se produisent dans l’univers. C’est lui qui possède le secret de la vie éternelle. Il est donc important de chercher à le connaître, à l’attirer, à s’harmoniser avec lui.

Le feu que nous allumons pour nous éclairer ou pour nous chauffer à sa flamme, n’est qu’un aspect du feu universel. On ne peut le connaître qu’à travers ses deux manifestations : la lumière et la chaleur. Mais qu’est-ce que le feu lui-même ? On ne le sait pas, son origine reste encore pour nous, humains, un grand mystère.

 

Il existe de multiples sortes de feu : celui qui entretient la vie dans le cœur de l’être humain, celui qui sommeille à la base de la colonne vertébrale, celui du soleil, celui qui est enfoui dans les minéraux, les métaux, le bois, l’eau, l’air, etc.

 

Mais on peut dire que dans le plan psychique, il existe deux sortes de feu :

  • Le feu astral des désirs sensuels, des convoitises, des passions ; il consume les êtres en les faisant passer par de grandes souffrances, car ils finissent par être plongés dans un véritable enfer.
  • Le feu des aspirations spirituelles recherche, lui, ceux qui marchent sur le chemin de l’amour désintéressé, de l’abnégation, du sacrifice. Au moment où il pénètre en eux, il les embrase et les transforme en créatures de lumière. Il devient le symbole de la purification, de la transformation, l’agent de toutes les opérations chimiques et alchimiques.

 

Pour obtenir la lumière, le feu nous enseigne qu’il y a partout une matière à brûler ; la cire d’une bougie qui se consume pour entretenir la flamme, est l’image de l’être humain qui brûle des matériaux en lui afin d’entretenir sa lumière intérieure. Le bois utilisé pour faire un feu est du bois mort, des branches noires et tordues, autre exemple symbolique de nos défauts ou de nos tendances égoïstes qui doivent être brûlés pour alimenter le feu sacré en nous.

De tout temps, les Initiés nous disent comment allumer notre esprit et notre âme à cette flamme céleste qui vient du soleil, dans lequel nous trouverons le véritable feu, source de la vie. Le contempler c'est chercher à recevoir ce fluide vivant qui circule dans l'univers pour qu'il nous purifie, nous renforce et nous illumine.

Nous avons vu que le feu universel, à l’origine de la vie, appartient au monde de l’esprit, de l’Esprit divin. Au sommet de la hiérarchie céleste règnent les Séraphins – aussi appelés Hayoth ha Kodesch dans la Kabbale, c’est-à-dire Animaux* de sainteté -, ils gouvernent les quatre principes de la matière: la terre, l’eau, l’air et le feu. Mais nous, les humains, quand nous nous adressons aux Anges des quatre éléments, nous ne touchons, dans notre sphère, que les serviteurs de ces quatre Entités sublimes, car seuls les Séraphins sont le feu, l’air, l’eau et la terre véritables.  * “Animaux” veut dire : animés, “Vivants”.

 

Comment peut-on s’adresser au feu ? En étant conscient que nous sommes en présence de l’élément le plus sacré et le plus subtil de la création. En l’aimant, en le contemplant, en se fusionnant avec lui. La tradition initiatique nous dit que toute activité, aussi insignifiante soit-elle en apparence, un mouvement, un sentiment, une pensée, une parole, produit nécessairement des effets bons ou mauvais. Voilà la magie, la première des sciences. Nous voyons l’importance de nos pensées, de nos sentiments, de nos paroles, de nos gestes, pour que les forces déclenchées par chacune de ces activités physiques ou psychiques produisent uniquement des effets bénéfiques… bénéfiques pour nous, mais aussi pour toutes les autres créatures dans le monde.

 

Ainsi, avant de commencer un travail de quelque importance, les Initiés, les mages, les prêtres ont l’habitude d’allumer une flamme, car là où le feu participe, il y a toujours des résultats. Dans le plan physique, la flamme n’a pas les pouvoirs du feu solaire, mais dans le plan spirituel, elle a ces pouvoirs. C’est pourquoi, chaque fois que nous allumons un feu, la seule flamme d’une bougie suffira à lier notre âme et notre esprit au soleil, au feu cosmique.

 

Prenons cette bougie, admirons sa flamme, demandons-lui de pénétrer en nous, de tapisser nos cellules d’une couche de feu, afin que l’amour divin puisse un jour y faire sa demeure.

 

Nous sommes aux prises avec des difficultés, des chagrins, des tristesses, des tentations ? Adressons-nous au feu, écrivons sur une feuille de papier notre désir de retrouver le calme, la force et la clarté, puis brûlons ce papier pour que l’Ange du feu exauce notre prière.

 

Les exercices avec le soleil sont les plus puissants, car c’est un feu vivant ! En le regardant le matin se lever, par la pensée faisons entrer en nous-même, dans notre cœur et dans notre âme, ses énergies, ses vibrations, ses étincelles éthériques. Nous pouvons capturer dans leur pureté originelle, les éléments nécessaires à notre équilibre, à notre santé ; respirer, absorber avec toutes nos cellules cette force vivante, le prâna, qui est le véritable élixir de la vie immortelle ; rétablir le lien avec notre Moi supérieur qui vit dans le soleil ; renforcer notre aura pour qu’elle devienne toujours plus belle, abondante, intense et pure.

 

Devant un feu, dans le mouvement des flammes, il y a quelque chose qui nous incite à nous arracher du sol, à quitter le monde de la multiplicité pour retourner vers l’unité, jusqu’à ne plus faire qu’un avec l’océan de la lumière divine. À ce moment-là nous nous serons vraiment retrouvé.

Toutes ces pensées et ces idées sont inspirées de l’Enseignement du Maître Omraam Mikhaël Aïvanhov.