L’air

Tout être humain a besoin des quatre éléments pour vivre : la terre – le besoin de manger, l’eau – le besoin de boire, l’air – le besoin de respirer, et le feu – le besoin d’être vivifié par le soleil. Ces quatre éléments lui sont indispensables et il ne cessera jamais de s’en nourrir sous toutes leurs formes, chacun d’eux évoluant sur une échelle de valeur qui va du plus grossier au plus élaboré, du plus lourd au plus léger, du plus vicié au plus épuré.

La vie a son origine dans le feu, et l’air est l’élément qui le suit : sa fonction est de le soutenir, de le vivifier, de le nourrir, car sans la présence de l’air, le feu s’éteint. L’air est associé au plan mental, au monde de la pensée, et notre idéal est d’accéder aux idées les plus claires et aux compréhensions les plus vastes, en nous rapprochant de la lumière. Avoir des pensées lumineuses, voilà le langage et l’expression de la sagesse.

L’air est associé à la pensée, mais aussi fortement lié à la respiration, car tout le mystère de la vie est contenu dans la respiration, dans l’air qui pénètre les poumons et va alimenter le feu qui brûle dans le cœur. Puisque c’est l’air qui entretient le feu de la vie, il nous appartient d’approfondir la signification de cet acte de respirer, si naturel, si spontané, et pourtant si important pour notre santé physique, mais pas seulement. La respiration a aussi des effets sur le cœur et l’intellect, et même plus haut encore, sur l’âme et sur l’esprit.

Pour les Initiés et les yogis indiens, c’est de la respiration que dépend le fonctionnement des corps subtils et des chakras. Dès lors, toute communication avec le Ciel devient une respiration : la méditation est une respiration, la prière est une respiration, l’extase est une respiration. Si nous intensifions le sens de ce processus, nous sentirons notre respiration se fondre dans celle de Dieu, car ce mouvement de flux et de reflux est la clé de tous les rythmes de l’univers ; en inspirant nous recevons des éléments de l’espace, et en expirant nous projetons en retour des particules de notre cœur et de notre âme. L’être qui s’exerce à respirer consciemment, s’harmonise avec ces rythmes et fait des échanges avec des entités sublimes, il bénéficie de leur savoir et de leurs pouvoirs.

Avoir des pensées élevées, claires et justes ne suffit donc pas, elles doivent descendre dans le cœur et s'incarner dans les actes.

Si la respiration peut nous révéler de grands mystères, la pensée peut elle aussi nous mettre en contact avec des régions, des matériaux, des quintessences de nature divine. La pensée est une force, un instrument que le Seigneur nous a donné pour nous permettre de devenir, comme Lui, des créateurs dans la beauté et dans la perfection. La pensée a donc un rôle important à jouer pour notre perfectionnement : nous pouvons visualiser des qualités, nous imaginer devenir plus fort, ou plus sensible, entouré de lumière, de certitude, de paix, protégé et instruit par une entité vivante. En commençant à imaginer, à former un idéal dans le monde de l’esprit grâce à la pensée, cet idéal descendra peu à peu dans notre matière psychique pour s’y concrétiser.

Avoir des pensées élevées, claires et justes ne suffit donc pas, elles doivent descendre dans le cœur et s’incarner dans les actes. Car si les pensées n’ont aucune consistance matérielle, elles ne sont pas pour autant des abstractions, mais des créatures subtiles, vivantes et agissantes. Elles sont comme nos enfants qu’il faut nourrir, instruire ; parfois ce sont de bons enfants que nous chérissons, qui nous aident et nous réjouissent, parfois ils prennent nos forces et nous épuisent, allant courir le monde et faire des dégâts qu’il faudra ensuite payer par des amertumes, des tourments ou des tristesses. Rien n’est plus important que de connaître cette loi, et surveiller nos pensées pour qu’elles soient utiles, telles des messagères chargées d’aider les êtres, les consoler, les éclairer et les inspirer.

Depuis des millénaires les Initiés de l'Inde ont étudié et compris l'importance de la respiration et de ses mécanismes, pour la vitalité et la pureté de l'organisme humain, mais aussi pour le bon fonctionnement de la pensée.

La respiration peut être un exercice, une méthode de relaxation et de bien-être, un yoga, accompagnée le plus souvent d’un travail de la pensée. D’un point de vue spirituel, la respiration va nous aider à attirer les matériaux et les forces du monde supérieur qui peuvent nous être utiles et dont nous avons besoin d’après l’état dans lequel nous nous trouvons.

En inspirant l’air, nous pouvons imaginer que tous les courants de l’espace convergent vers nous, vers notre ego qui est comme un point imperceptible, le centre d’un cercle infini. Puis, en expirant, imaginer que nous arrivons à nous étendre jusqu’à la périphérie de ce cercle, aux confins de la création. De nouveau nous revenons vers le centre et de nouveau nous nous dilatons… Le mouvement de notre respiration est un flux et un reflux, comparable à la respiration universelle.

 

Depuis des millénaires les Initiés de l’Inde ont étudié et compris l’importance de la respiration et de ses mécanismes, pour la vitalité et la pureté de l’organisme humain, mais aussi pour le bon fonctionnement de la pensée. Afin de retirer un maximum d’énergies de l’air qui pénètre dans nos narines, ils préconisent de le comprimer et de le retenir un moment dans les poumons. Pendant cette compression où l’air ne peut pas s’échapper, l’organisme travaille : la nature lui a préparé et ouvert de minuscules canaux, des circuits spécialement aménagés pour qu’il puisse encore circuler. Les énergies contenues dans l’air vont rencontrer sur leur parcours des centres subtils – les chakras – qui seront touchés et se mettront en mouvement.

Avec l’imagination et l’aide de la pensée, tout nous est possible : en inspirant nous pouvons penser à la lumière de Dieu, à une vertu que nous voudrions posséder, à la santé parfaite, à la paix, à l’amour, à une couleur ; en retenant notre souffle, nous pouvons imaginer éclairer et vivifier toutes nos cellules, incorporer tous ces éléments vivifiants ; en expirant enfin, nous débarrasser des impuretés qui nous encombrent, ou encore envoyer notre amour et nos bénédictions à toutes les créatures dans le monde.

 

Prenons l’habitude de regarder et d’écouter la vie de la nature : les pierres, les végétaux, les animaux, mais aussi et surtout les quatre éléments et les différentes formes sous lesquelles ils nous apparaissent : le sable, la pluie, la neige, le vent, les étoiles… Il y a tellement de découvertes à faire ! Si nous n’y faisons pas attention, le monde dans lequel nous vivons nous reste inconnu, étranger, nous ne comprenons pas son langage. En regardant les nuages, leurs formes, leurs couleurs, on croirait voir des fêtes, des batailles, des visages, des paysages… : ce sont les esprits de l’air qui font leur travail. Il y a même des signes qui nous renseignent ou qui nous avertissent. C’est pourquoi il est essentiel de nous laisser habiter, influencer par des images qui accompagneront notre pensée, afin que notre vie puisse être remplie du langage universel de la nature, jusqu’à imprégner la moindre de nos cellules.

Toutes ces pensées et ces idées sont inspirées de l’Enseignement du Maître Omraam Mikhaël Aïvanhov.